Le débat public est-il une chance pour la démocratie ou un semblant qui en entretient l’illusion ? Les citoyens sont-ils mieux informés après un débat, sont-ils plus en mesure de se forger un jugement et de décider en raison ? La délibération est-elle possible quand on a affaire à tant de paroles échangées dans tant de médias aux intentions si diverses ?
On sait que la démocratie a besoin d’un espace dans lequel puissent librement circuler les informations, émerger les opinions, se croiser les arguments, un espace dans lequel la délibération puisse déboucher sur l’action politique. Cependant, si le débat est une nécessité de la vie publique, il est aussi un piège où l’analyse se heurte à la vindicte, la conviction à la responsabilité. Comment se repérer dans ce dédale de dires en tout genre ?
Les différents types d’échanges de parole – échanges de coopération, de controverse ou de polémique – interagissent la plupart du temps les uns sur les autres au point de brouiller les faits et les enjeux qui les ont motivés. On sait que la polémique est un obstacle au développement d’une controverse argumentée. Mais qu’est-ce qu’une controverse argumentée sinon la confrontation de stratégies discursives de persuasion ?
En études de cas : les causes du terrorisme, la déchéance de nationalité, Kamel Daoud, la notion de race.