La télévision, en tant que média d’information, participe du fonctionnement démocratique.
Il y circule du savoir sur ce qui se passe dans le monde, il y est débattu des grandes questions de notre société, entretenant ainsi un espace de discussion citoyen sans lequel il n’est pas de démocratie raisonnable. Mais la télévision informe en déformant, ou plus exactement, elle informe en construisant son propre réel. Non tant par volonté que parce qu’elle est avant tout une machine à fabriquer des impressions.
Elle raconte des événements selon des scénarios dramatisants, elle tente d’expliquer des causalités immédiates qui ne remontent guère dans les profondeurs de l’histoire, elle montre des images à travers des mises en scènes plus évocatrices qu’explicatives. Cet ouvrage met en évidence les procédés qu’utilise la télévision pour rendre compte d’un conflit à l’étranger. A partir d’une période particulière de la guerre dans les Balkans (la Bosnie entre 1990 et 1994) ont été analysés les différents modes de traitement de cet événement par les principaux journaux télévisés français, ce qui a permis de voir comment la télévision construit l’image d’un autre-étranger souffrant.
On a trop reproché à cette télévision d’avoir été partisane et d’avoir contribué à une intervention humanitaire préalable à l’intervention militaire qui aura lieu lors de la guerre au Kosovo.