Progressivement, la télévision a investi tous les manques que ne sait plus résoudre la société : personnes "perdues de vue", crimes non élucidés, drames affectifs, marginalités non traitées, etc. Cette "reprise en image" des carences de la société s’est faite dans le cadre d’une mise en spectacle des événements qui s’inscrit dans la vaste entreprise de séduction du média télévision.
Ainsi le traitement des manques s’apparente à un leurre séduisant, certes, mais inefficace. Il ne suffit pas de le dire, encore faut-il en démonter les mécanismes.
Le talk show est l’illustration de cette tentative télévisuelle de pallier les manques, notamment le manque de démocratie directe. Il mérite à ce titre d’être questionné. L’étude minutieuse de 3 talk shows représentatifs, l’un français (Ciel ! mon mardi), le deuxième italien (Maurizio Constanzo Show), le troisième catalan (La Cida en un Xip), permet de mettre en évidence la représentation fallacieuse, et culturellement marquée, de la démocratie directe proposée par les hommes de télévision.