De nombreuses critiques émaillant la campagne présidentielle de 2007 ont porté sur une survalorisation de l’image des candidats au détriment de leur programme. Mais une campagne électorale ne se joue pas sur les contenus et les programmes. Il suffit de remonter quelque peu dans le temps et reprendre les discours des candidats des campagnes passées pour s’en apercevoir. Même si, bien plus que les précédentes, la campagne 2007 a fait surgie des questions de philosophie politique : république, démocratie, valeur travail, dignité de la personne, autorité, identité nationale, etc., signe d’un besoin de refondation politique, les armes du populisme, voire du " peopolisme " ont été largement déployées. Cet ouvrage analyse les stratégies de discours de Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal selon quatre orientations : la défense des valeurs, la construction de leurs images respectives, les procédés de disqualification de l’adversaire, les modes d’interpellation de l’électorat, en tenant compte des contextes politique et social dans lesquels ils se sont trouvés. Au-delà de la victoire d’un candidat, il pose aussi cette question : n’y a-t-il pas lieu de percevoir une rupture, un changement de rapport entre les élites et le peuple ?